Partisan et proche de Ségolène Royal, le philosophe écrivain Bernard-Henri Lévy avec lequel je discutais la semaine dernière m'a adressé de Londres hier un texte de soutien qui me touche :
"Ce que j'ai à dire n'a peut-être aucune valeur dans ce débat électoral vu que je n'appartiens pas à la même famille politique que Alain Carignon et que j'ai, pour tout dire, voté à deux reprises, aux premier et second tour de l'élection présidentielle, pour Madame Ségolène Royal.
Mais enfin, je le dis tout de même.
J'écoute ce qui se raconte, depuis quelques semaines, à Grenoble et, au delà de Grenoble, en France, sur le cas de Carignon.
Et il y a une chose, dans tout cela, qui me semble extrêmement étrange, et même assez scandaleuse : c'est la façon dont se trouve évoqué, voire instrumentalisé, son passé judiciaire. Disons-le tout net. Cela me choque à deux titres, et même trois.
Primo : un homme qui a purgé sa peine et retrouvé son éligibilité, qui a payé sa dette à la société, a soldé ses comptes vis-à-vis d'elle et ne saurait donc, sauf grave entorse aux principes républicains, voir ce passé revenir, sous quelque forme que ce soit, dans la discussion publique.
Secundo : je vais peut-être mettre les pieds dans le plat. Mais, ayant regardé d'assez près, à l'époque, le dossier d'Alain Carignon, je crois pouvoir affirmer qu'il a été condamné pour des crimes qu'il a sans doute commis, mais qu'il ne fut pas seul, loin s'en faut, à commettre de la même façon. En sorte qu'il a peut-être eu la terrible malchance de payer pour ce que Freud eût appelé un crime commis en commun et dont il fut, à la lettre, une sorte de bouc émissaire.
Tertio : Je vais peut-être, là, choquer les juristes purs et durs. Mais je fais, moi, une distinction assez nette entre les politiques qui, à l'époque, alors que les règles étaient floues, enfreignaient la loi pour mieux financer leurs campagnes électorales ou rendre plus efficaces, plus rapides, leurs déplacements de responsables de partis - et ceux qui, d'autre part, en profitaient pour s'enrichir. Or Carignon entre tout entier dans la première catégorie. Il suffit de le voir vivre depuis quelques années, pour comprendre que ni lui ni son épouse n'ont tiré l'ombre d'un avantage personnel de leurs décennies de vie politique. Ce n'est rien et c'est tout. Car c'est toute la différence entre un ambitieux qui joue avec les règles comme on passe entre les gouttes (et qui, à force, n'y passe plus) et un escroc (que Carignon n'a pas été et qu'aucun juge, au demeurant, ne lui a jamais reproché d'être).
J'ajoute que je ne me sens étonnamment proche, en idées, du candidat Carignon. Il a lu. Beaucoup. Il croit à un libéralisme qui n'est plus le libéralisme total, fanatique sectaire, auquel croient d"autres autour de lui. Il est Européen. Paradoxal. Social. Il a la responsabilité d'ouvrir la culture UMP à des cultures vivables, qui l'enrichissent et la font progresser. De la Bosnie au Rwanda, et du Rwanda au Pakistan, il a toujours répondu aux questions que je lui posais, il était à mes côtés, dans mes combats. Tant mieux. Merci."
Bernard-Henri LEVY
C'est un philosophe de gauche qui vous apporte son soutien !
C'est bien la preuve que vous n'avez plus rien à vous reprocher et que comme le dit si bien Bernard-Henri Levy, il y a d'autres personnages politiques qui ont profité de l'ancien système.
Sauf que Monsieur Carignon a payé pour les autres.
Rédigé par : Benoit.R | 24 mai 2007 à 01:36
je suis touché sans doute comme vous Monsieur Carignon de ce soutien, quand on connait la rigueur morale et les sentiments souvent reservés sur le monde politique et pas uniquement sur celui de " droite" de BHL on ne peut qu'apprécier ce signe fort, cet encouragement a poursuivre votre combat pour la ville et vos idées.
Rédigé par : cluzel | 24 mai 2007 à 08:46
C'est qui BHL ?
Rédigé par : Lapinou | 24 mai 2007 à 18:54
Si même les partisans de Ségolène Royal vous rejoigne mais où va-t-on ?
Vous allez nous surprendre au niveau de votre score au 1er et au 2ème tour des législatives.
Vous n'avez jamais perdu une élection, ce n'est pas pour rien... vous êtes le seul à pourvoir gagner face à Mme Fioraso.
Rédigé par : Henry.V | 26 mai 2007 à 00:56
C'est qui BHL mais voyons tout le monde connait Bernard Heni Levy, c'est un important philosophe (de gauche) qui est souvent sur des plateaux TV.
Si BHL soutient Alain Carignon et non pas la candidate du PS, Mme Fioraso se n'est pas pour rien : il sait que la candidature d'Alain Carignon est une candidature pour le changement, pour l'avenir du Grand Grenoble, pour la modernisation de la vie politique.
Rédigé par : Jean-Pierre Lapaire | 28 mai 2007 à 16:02