J'ai aimé qu'un observateur indépendant et mesuré raconte par le menu et par l'image (Greblog mon Grenoble : Greblog.net) son parcours d'automobiliste entre le bd Jean Pain et le stade Lesdiguières. Émanant d'un usager des transports collectifs appelé à utiliser épisodiquement sa voiture, le rendu est honnête. Terrible aussi sur ce que vivent les grenoblois.
Car, même s'il s'agit d'un vendredi après midi, ce qui est conté là ressemble aux difficultés que les habitants rencontrent chaque jour et que j'observe du bureau de l'UMP place Paul Vallier.
Nous avons tous accepté que le vendredi soit paralysé : nous avons tous intégré qu'il ne faut pas se déplacer dans l'agglomération. Sauf qu'on y est parfois contraint ! Pour le travail, la famille, l'école, la santé...
Les autres jours ne sont guère plus aisés. On en connaît les conséquences : pollution accrue, attractivité économique et commerciale en berne, difficultés de déplacements.
Malgré les rideaux de fumée d'une pseudo-consultation d'été, le refus du référendum prouve que rien n'est réglé pour l'agglomération dans ces domaines. Toutes les décisions qui ont été prises jusque là ont aggravé la situation, diminuant considérablement la fluidité et l'accessibilité de la ville.
On ne voit pas comment les coalitions actuelles, incapables de prendre des options en matière de contournement depuis 12 ans, malgré rodomontades et moulinets, trouveraient demain les capacités d'agir qu'elles n'avaient pas hier. D'autant que MM. Migaud, Vallini et Destot auraient pu démontrer leur efficacité et leur influence pendant les 5 années de législature où Lionel Jospin était Premier Ministre : pas de meilleur moment pour résoudre avec l'État les grandes questions des liaisons dont Grenoble souffre…
En cela, les échéances de mars 2008 de renouvellement de nos collectivités auront une importance considérable. Les mêmes coalitions produiraient les mêmes résultats.
En attendant, on nous joue l'air connu par toutes les trompettes de la propagande : « Tout va très bien... ».
Il faut un blog indépendant de toute publicité pour lire un tel récit qu'on ne trouvera jamais dans notre boite aux lettres malgré les journaux de la ville, de la métro, de GEG, du SMTC, de la région, du Conseil Général, hymnes concordants à la gloire du PS qui dirige toutes ces collectivités à la satisfaction de tous ! (Il faudra chiffrer ce que cette somme de papier coûte aux contribuables et à notre environnement.)
Le récit concret du citoyen ramène à la dure réalité des faits. Elle démontre l'absence totale de réflexion préalable. On empile des décisions sans mesurer l'impact de chacune sur l'autre : ainsi on ajoute une ligne de tram et on fait passer la nouvelle ligne de bus Voiron/Crolles à l'intersection des deux lignes. On décide de l'arrêt de tram rue Bistesi alors qu'il aurait pu libérer de l'espace, réduire du trafic piéton, irriguer le centre-ville en étant partagé avec la rue du manège... On a décidé de l'implantation du stade sans parking sans mesurer les conséquences sur la circulation.
L'exemple du samedi après midi est probant : dans l'aménagement de Jean Pain, la municipalité a oublié que la Mairie était aussi le lieu des mariages ! On retrouve la cacophonie du vendredi malgré le renfort de policiers municipaux qui ne peuvent inventer des places de stationnement. Mais comme les supporters de football arriveront obligatoirement en transports en communs, il avait probablement été prévu que les mariés aussi. Dans la vraie vie, il y a des robes de mariées qui s'accommodent mal de ce mode de déplacement...
Le retour au réel doit être l'enjeu des prochaines échéances. Il conviendra de décortiquer ce que la vie quotidienne des grenoblois est devenue à cause d'une municipalité doctrinaire.
S'attaquer aux problèmes quotidiens des Grenoblois et donner des perspectives d'ampleur à la capitale des Alpes, voilà l'enjeu majeur de la confrontation à venir.
Les commentaires récents